Voilà le printemps, avec les premiers rayons de soleil, les premiers chants d’oiseau et les premières fleurs… C’est la saison des amours, de la vie qui reprend et, malheureusement, celle des chatons…

C’est une joie, sans doute, pour ceux qui rêvent d’accueillir bientôt une petite boule de poils (pour eux, il faudra attendre encore quelques mois, le temps du sevrage), mais c’est aussi une période d’inquiétude et de travail pour les associations, les familles d’accueil et les bénévoles. De nombreux chatons nouveau-nés sont régulièrement trouvés dans des jardins, sous des voitures ou, malheureusement, dans des poubelles… Mais que faire lorsqu’on en découvre un ? Comment s’y prendre ? Voilà quelques conseils pour gérer la situation.

Lorsque vous trouvez un petit chat dans une poubelle, il est certain qu’il n’a pas été laissé-là par sa mère : il faut le prendre en charge tout de suite.

 Mais toutes les chattes ne peuvent pas être mère, malheureusement ! Une santé trop fragile, une portée trop nombreuse ou une trop grande faiblesse de sa progéniture peut conduire une chatte à l’abandonner. Parfois, une assistance humaine est indispensable pour sauver une vie…

Lorsque tout va bien, une femelle gestante accouche dans un endroit abrité. Elle passe la totalité de son temps, ou presque, dans le nid car les chatons ne régulent pas encore eux-mêmes leur température et doivent téter toutes les deux ou trois heures, de jour comme de nuit.

Si vous trouvez un petit chat seul, sans abris, à la vue de tous, qu’il pleure et crie pendant de longues minutes, il a sans doute été abandonné par sa mère et a besoin de votre aide. Il est probable que la chatte ait éparpillé sa portée dans les alentours : tendez l’oreille et faites un petit tour pour vérifier qu’aucun autre nouveau-né n’est livré à lui-même. Récupérer le ou les petits, et mettez-les à l’abri. Il ne faut pas laisser un chaton dans ses conditions en espérant le retour d’une mère… Plus vous attendez, plus le sauvetage sera difficile…

Si vous trouvez plusieurs chatons installés dans un nid, sous un buisson, à l’abri, il est possible que la mère se soit éloignée quelques minutes. Dans ce cas, vous pouvez surveiller ou revenir régulièrement vérifier le retour de la femelle. Si vous ne l’avez pas vue du tout au cours de la journée, la situation est inquiétante et les chatons doivent être récupérés. Il arrive qu’une chatte attentive à ses petits soit empêchée d’en prendre soin, coincée, blessée ou tuée. Il faut donc agir !

Surtout, ne vous inquiétez pas : toucher les petits n’empêchera pas une mère de s’occuper d’eux. Ne les manipulez pas inutilement, mais n’ayez pas peur de les priver de leur mère si vous devez les toucher et qu’elle revient.

Les chatons gardent les yeux fermés plusieurs jours après leur naissance. C’est tout à fait normal. N’essayez pas d’ouvrir leurs yeux de force. Cela peut vous donner des indications sur leur âge.

Rendez-vous chez le vétérinaire le plus rapidement possible.

Il est possible que le petit ait été abandonné par sa mère à cause d’une anomalie génétique, d’une maladie ou d’une faiblesse quelconque. Le vétérinaire procédera, le cas échéant, à des examens pour tenter de trouver si le chaton a un problème, et il saura vous conseiller sur la manière de procéder et l’alimentation la plus adaptée à l’animal.

Si un chaton est abandonné, cela ne veut pas dire qu’il n’est pas viable et qu’il ne peut pas être sauvé. Il pourra aussi vous adresser à des associations qui pourront poursuivre le sauvetage, car c’est un acte difficile et rigoureux qu’il ne faut pas prendre à la légère. Le nouveau-né a besoin d’être nourri toutes les trois ou quatre heure, jours et nuits, durant près d’un mois.

D’autre part, il se peut que le chaton ait besoin d’une injection de « colostrum », normalement transmis par la mère au cours des premières tétées et qui permet de renforcer le système immunitaire. Si vous trouvez un chaton à peine né, rendez-vous chez le vétérinaire dans les 15h suivant la naissance.

°Créer un lit douillet : Le plus urgent lorsque l’on trouve un chaton livré à lui-même, c’est de le réchauffer. Si vous avez une bouillotte, c’est parfait ! Mettez-là sous une couverture douce et moelleuse et créez un petit nid douillet dans une boite en plastique avec des bords assez hauts pour que le chaton ne puisse pas s’échapper. Sinon, vous pouvez mettre du riz cru dans une chaussette et la passer quelques minutes au micro-onde. Dans un premier temps, ca fera l’affaire !

Vous pouvez également placer le chaton près d’un radiateur : il faut en tout cas que la température du nid soit d’environ 30°c. Pensez à réchauffer la bouillotte régulièrement. N’hésitez pas à blottir le nouveau-né contre une peluche qui pourra lui rappeler le contact de sa mère et de sa fratrie. Notez que le petit, à cet âge-là, n’est pas encore propre : il faudra changer très régulièrement la couverture ou serviette sur laquelle il est installé.

°Nourrir un chaton non sevré : Une fois réchauffé, le chaton aura besoin de se nourrir.

 SURTOUT NE VOUS SERVEZ PAS DE LAIT DE VACHE ! Ce lait contient beaucoup trop de caséine et de lactose, ce qui provoquera des difficultés de digestion au chaton, en plus de ne pas lui apporter assez d’énergie. Les laits type « whiskas » sont également à proscrire.

Il faut uniquement utiliser du lait maternisé. Votre vétérinaire pourra vous conseiller et, peut-être, vous vendre le matériel nécessaire. Sinon, vous pouvez en trouver en pharmacie ou en animalerie. Si tout est fermé et qu’il vous est impossible d’acheter ce qu’il faut, n’hésitez pas à partager votre urgence sur facebook et auprès d’associations : quelqu’un aura peut-être un peu de lait maternel chaton à vous dépanner. C’est une poudre qu’il faudra diluer dans de l’eau suivant un dosage indiqué sur la boite ou par votre vétérinaire.

En dernier recours, il est possible de fabriquer soi-même, dans l’urgence, un « lait maternel » maison. Pour cela, il existe plusieurs recettes possibles :

-Dans 250 mL de lait entier de vache, sans lactose, ajouter 150 mL de crème fraiche (40% de matière grasse), 1 jaune d’œuf et une cuillère à soupe de miel.

 -Dans 850 mL de lait de chèvre, ajouter 150 g de mascarpone.

D’autres recettes peuvent être trouvées sur internet, mais, surtout cette solution doit rester temporaire !

 D’abord, il est conseillé de faire faire ses besoins à un chaton avant tout tétée. Pour cela, il faut mouiller un tissus ou un sopalin et frotter doucement les fesses du chaton, comme sa mère le lécherait pour le stimuler. Vous pouvez aussi frotter le chaton avec votre doigt mouillé. Il faut trouver une solution qui vous convient !

Normalement, vous trouverez un biberons dans la boite de lait en poudre. Sinon, vous pouvez en acheter en pharmacie ou chez le vétérinaire. Vérifiez ensuite que le biberon a une tétine percée. Si ce n’est pas le cas, percez-là. Il faut que, lorsque vous pressez le biberon, le lait sorte doucement, mais ni en giclée, ni au goutte à goutte. Il est également possible d’utiliser une pipette ou une seringue mais il est alors difficile de contrôler ce que le chaton avale et cela peut être dangereux ! Une fausse route peut entrainer une pneumonie, et la mort du petit.

Le lait doit être tiède, la température idéale est d’environ 38°c. Vous pouvez vérifier sa température en mettant quelques gouttes sur votre poignet.

Placer le petit sur le ventre, position naturelle pour lui, et non sur le dos comme pour un bébé humain. Cela évite les fausses routes. Vous pouvez tenir l’animal dans le creux de votre main, et le biberon dans l’autre.

Une fois que vous l’avez nourri, vous devez masser le ventre du petit chat dans le sens des aiguilles d’une montre. C’est très important ! Tenez le ensuite debout en lui frottant le dos afin de leur faire faire leur rot. Réinstallez ensuite l’animal dans son nid avec la bouillotte.

La première semaine, il faudra au chaton 8 repas par jours. C’est-à-dire toutes les 3h, jours et nuit.

La seconde semaine, 6 repas peuvent suffire. C’est-à-dire que le chaton doit être nourri toutes les 4h.

La troisième semaine, il faut environ 5 repas par jours. C’est-à-dire, toutes les 4/5 heures.

Enfin, jusqu’au sevrage, il faudra nourrir le chaton 3 à 4 fois par jours, donc toutes les 5/6h.

Bien sûr, les doses consommées augmentent. Il faut se reporter aux indications sur la boîte de lait maternisé ou à celles de votre vétérinaire.

Aux alentours d’un mois, les chatons commencent à laper. Une gamelle peut alors remplacer le biberon. À partir de la quatrième semaine, vous pourrez commencer à ajouter au lait, des croquettes pour chaton pour l’habituer progressivement à la nourriture solide. À partir de deux mois, le lait pourra être arrêté pour passer exclusivement aux croquettes pour chaton.

Mais ces informations sont trop générales : le plus important, c’est l’évolution du poids de l’animal. Les deux premiers jours, l’essentiel est que le chaton ne perde pas de poids. Il doit s’habituer à cette nouvelle situation, au lait, à l’absence de sa mère… Ensuite, il faut que le nouveau-né prenne environ 10g par jour.

Pensez à faire faire ses besoins au chaton, mais s’il est constipé, mettez un peu d’hépar dans le biberon. Commencez pas remplacer ¼ de l’eau, puis, si ce n’est pas suffisant, augmentez la dose. Vous pouvez également mettre une goutte d’huile dans le biberon, ça ne fait pas de mal. N’hésitez pas, à nouveau, à contacter votre vétérinaire.

Une diarrhée, en revanche, nécessite une auscultation vétérinaire rapide : l’animal peut mourir en une journée.

Les petits chats ne se nourrissent pas que de lait, mais aussi d’amour. Prenez un peu de temps pour les caresser et les rassurer. Au début, ne faites pas trop durer ses interactions car les nouveau-nés ont besoin de beaucoup de sommeil. Le contact est, cependant, essentiel.

Bien sûr, n’hésitez pas à demander de l’aide à une association, à votre vétérinaire, et sur les groupes et sites spécialisés. Sauver un chaton si jeune est un travail difficile et très prenant. Il faut beaucoup de temps et de patience. C’est beaucoup d’inquiétude, mais aussi une belle expérience, gratifiante.

Une fois sauvé et sevré, n’oubliez pas que, que vous gardiez ou que vous fassiez adopter l’animal, l’identification par puce ou par tatouage est obligatoire.

Faire placer le chaton par une association est plus sûr : il sera vacciné et stérilisé, pour éviter de nouveau déboires, les adoptants seront soigneusement choisis et suivis pour s’assurer de sa qualité de vie. Nous tenons également à rappeler que faire stériliser ses animaux est la méthode la plus sure pour éviter ce genre de situation et des situations tragiques.