Lutte contre la prolifération des chats

En France, on recense environ 12 millions de chats domestiques et bien qu’il soit difficile de calculer le nombre de chats errants, on imagine qu’il y en a quasiment autant.

Les chats sont donc une espèce très présente dans notre pays, en près de 20 ans, leur nombre a presque doublé.

 

Mais si le nombre de propriétaires de chats augmente, cela entraîne d'autant le nombre de chats errants!

Eh oui, la France est championne d'Europe de l'abandon depuis plusieurs années... Et encore, la plupart des chats abandonnés ne sont pas comptabilisés puisque tout simplement jetés dehors, n'importe où.

On ne le dira jamais assez: Adopter un chat c'est un engagement pour la vie!

 

Le petit félin est rapidement devenu une espèce invasive dans l’écosystème, comme peut l’être le rat.

 

Il n’a pas de prédateur et se multiplie rapidement (une portée tous les six mois environ- voir illustration) et bien que nos amis les chats soient d’adorables créatures, ils posent néanmoins quelques soucis…

Pourquoi lutter?

Impact sur la biodiversité:

Les matous (et notamment ceux qui n’ont pas d’humain pour prendre soin d’eux) ont un impact sur la biodiversité qui est catastrophique. Un chat errant passe la moitié de sa journée, c’est-à-dire 12 heures, à chasser. Un chat domestique qui sort ne chasse que pendant 3 heures. Et cet instinct naturel n’a pas seulement comme objectif de se nourrir, mais plutôt de s’occuper et de satisfaire son égo de chasseur.

 

Un chat, ça chasse quoi ?

Des oiseaux, des rongeurs, des reptiles notamment. Mais le chat ne fait pas vraiment le tri, il chasse ce qu’il trouve. Il se moque bien des espèces protégés comme le rouge gorge ou la mésange.

Ainsi, d’après la LPO (Ligue pour la Protection des Oiseaux), en 2017, 11% des animaux recueillis par l’organisme étaient blessés par des chats dont 84% d’oiseaux.

Les chats font donc de nombreux dégâts dans la nature, en France, mais dans le monde entier aussi.

Une étude américaine dévoile que les chats sont responsables de la mort de 1,3 milliards d’oiseaux minimum et 6,3 milliards de mammifères par an.

En Europe, le chat s’attaque à plus de cinquante espèces différentes.

Dans le monde, le chat errant est responsable de la disparition de 63 espèces de mammifères, reptiles et oiseaux depuis les 500 dernières années.

 

Dans nos villes:

Il ne faut cependant pas que les chats errants disparaissent totalement de nos villes. En effet, ils sont la deuxième espèce la plus nocive pour la faune. MAIS!

Ils sont aussi des prédateurs importants de la première: les rongeurs (  rats et autres nuisibles!) qui, en plus de leur dangerosité pour la faune, sont également dangereux pour l'humain, le chien domestique...  (vecteurs de maladies graves notamment ).

Il faut donc trouver un juste équilibre.

Comment lutter contre la prolifération?

En Australie, la prolifération des chats errants est devenue si problématique que le pays veut aller jusqu’à tuer les chats errants!

Pour éviter de devoir en arriver là et que nos amis les chats chassent et détruisent la faune, des solutions sont possibles.

 

Si vous êtes propriétaires d'un chat:

La stérilisation de votre chat est la première étape. Cela lui donnera moins l’envie de sortir, de chasser de longues heures et surtout de se reproduire ( pour plus d'informations sur la stérilisation, c'est ici).

Vous pouvez également:

  • Garder votre chat à l’intérieur la nuit, lors des épisodes froids et/ou au moment de l’envol des jeunes oiseaux
  • Laisser un accès permanent à une nourriture suffisante (à l’intérieur) limite la prédation
  • La pose de barrières « stop minou » sur les troncs permet d’éviter qu’ils ne grimpent jusqu’aux mangeoires et nids dans les arbres
  • Offrir des occasions de jouer à votre chat limite des activités prédatrices

 

Dans notre pays ces mesures sont peu répandues, parfois mal acceptées, le comportement chasseur du Chat étant considéré comme naturel, voire un atout pour cette espèce indépendante.

Sa liberté est souvent mise en avant : ne doit-elle pas s’arrêter à la survie des autres espèces ?

 

Le Muséum National d’Histoire Naturelle et la SFEPM ont entrepris en 2015 une étude sur la prédation opérée par les chats domestiques . L’enquête n’est pas close si vous souhaitez agir pour la préservation de la petite faune et réguler la chasse de votre petit félin, vous pouvez y participer en contactant le site   http://www.chat-biodiversite.fr .

 

Pour les acteurs de la protection animale, comme notre association Le Chat'Pitre:

 

La stérilisation des chats errants est au coeur de nos actions.

C’est également le cas de la SPA avec qui nous sommes en partenariat (Nous remercions la SPA de Gennevilliers qui nous a donné des bons de stérilisation), les Ailes de la PA à Marseille avec qui nous travaillons et toutes les autres associations de protection animale qui prônent l’importance de stérilisation et de l’identification afin de diminuer le nombre de chats errants.

De nombreuses villes mettent également en place des campagnes de stérilisation des chats afin d’éviter qu’ils se reproduisent.

 

La lutte contre l'abandon:

Les abandons les plus récurrents sont causés par des portées non désirées abandonnées dans la nature. Les chats domestiques revenus à l’état sauvage (appelés chats haret) après un abandon sont la plus grande menace pour l'écosystème. 

En France, un chat haret capture plus de 1 000 proies par an.

 

La stérilisation de votre chat, mâle ou femelle, permet d’éviter la prolifération et l’augmentation des abandons de chats. Et si une grossesse non désirée se présente à vous, pensez à demander l'avortement à un vétérinaire ou à confier les petits à une association comme la nôtre, qui garanti le suivi des animaux ainsi que leur stérilisation. 

 

Un chat domestique n’est pas fait pour vivre dans la rue, mais bien au chaud sur vos genoux.