La Péritonite Infectieuse Féline (PIF)

Dis donc Jamie, qu’est-ce que c’est ?

C’est une maladie virale, quel que soit sa forme, touchant essentiellement les jeunes chats de moins de deux ans et les chats âgés à partir de dix ans. Comme elle se transmet de chat à chat par le biais du virus, celle-ci est particulièrement répandue chez les chats vivant en collectivité. Mais rassurez-vous, elle ne touche qu’un chat sur cinq.

Il était une fois...

Le premier cas confirmé de ce virus a été découvert pour la première fois en 2010 en Californie sur un puma[1]. Une technique de laboratoire appelé « PCR » (tiens, ça me dit quelque chose…) a permis de mettre en évidence le coronavirus. C’est le même qu’on retrouve chez les chats.

Appelez moi le responsable!

Le virus responsable de la maladie est le virus de la péritonite infectieuse féline (FIPV) et il appartient à la famille des… Roulements de tambours…. Coronavirus ! « Mais il est partout celui-là ! » vous allez me dire.

 Oui mais non, ce virus responsable de la maladie PIF n’est pas le même que notre coronavirus, il n’a pas le même matériel génétique que la Covid-19, il appartient à la famille des coronavirus félins (FeCoV).

 

Ce virus n’est pas transmissible à l’homme ni aux autres animaux.

 

La famille des coronavirus se compose entre autres du coronavirus entérique félin (FECV) et le virus de la péritonite infectieuse féline (FIPV), qui ont tous les deux une histoire commune.

 Le virus du coronavirus entérique félin (FECV) ne cause pas de maladies mais seulement de grosses diarrhées et/ou fièvre. L’infection se produit par les sécrétions des voies respiratoires, les fèces et l’urine, directement ou indirectement. Ainsi, les infections se font par le biais des litières, des gamelles, des jeux ensembles (chat-chat) …

« Si le coronavirus entérique félin (FECV) pénètre dans la bouche du chat, l'infection se propage par l'œsophage et le tractus gastro-intestinal dans l'organisme. Lorsque le virus atteint les ganglions lymphatiques avoisinants, il attaque ensuite les cellules macrophages du système immunitaire. »[2]

 

Le virus de la PIF est uniquement causé par des mutations accidentelles du coronavirus entérique félin (FECV).

Le virus de la PIF ne peut donc progresser en FIPV uniquement si le chat a été infecté par le FECV. Chez 5 à 10% des chats infectés, ce virus progresse en PIF clinique.

 

Elle se présente sous deux formes : humide et sèche.

 Dans la forme humide, des accumulations de liquide produit par le système immunitaire peuvent sortir du thorax, abdomen… Si cela provient de la cage thoracique, le chat peut développer des problèmes respiratoires. Si cela se développe dans l’abdomen, on parle d’ascite. Le ventre est anormalement gonflé.

 

Dans la forme sèche, il n’y pas de liquide comme son nom l’indique mais de petites inflammations se développent dans un ou plusieurs organes. Il y a des pyogranulomes (tumeur de nature inflammatoire qui peut apparaitre au niveau de certaines zones de l'organisme, peau, organes ou muqueuses).

 Le fait qu’il y est ces deux formes est nuancé car il y a toujours plus ou moins des épanchements et granulomes.

On note également une multitude de symptômes, un chat peut également être porteur asymptomatique. On pense qu’un évènement stressant peut être à l’origine du développement de la maladie.

Mais alors comment le repérer?

 Le temps d’incubation du virus étant de quelques jours à quelques mois, les premiers symptômes sont peu caractéristiques comme manque d’activité/ léthargie, perte d’appétit, fièvres. Une fois le temps d’incubation dépassé, les symptômes sont plus importants, ce qui permet de vous alerter.

 

En voici le tableau clinique :

·  Fièvre

· Manque d’appétit, amaigrissement

· État général faible

· Changement de comportement (peur, agressivité)

· Difficulté à se déplacer

· Muqueuses des yeux et de la gueule jaunâtres à cause de la jaunisse : ictère

· Yeux troubles

 

· Si forme humide[3] :

o Problème respiratoire si dans le thorax

o Problème digestif si dans l’abdomen (abdomen gonflera)

 

·  Si forme sèche :

 o Les symptômes sont plus compliqués à diagnostiquer car symptômes de nombreuses maladies

o Peut atteindre chaque organe et donc entraîne des défaillances de ces organes.

Comment prévenir, guérir?

PRÉVENTION :

 Certains gestes peuvent éviter une contamination comme :

 - Nettoyage régulier des litières, gamelles et jouets…

 - Mise en quarantaine des chats infectés

 - Éviter un stress important autant que possible

 

DÉPISTAGE :

 Le dépistage entre les deux coronavirus est complexe. De ce fait, le dépistage de la PIF l’est encore plus. Un diagnostic différentiel est utilisé. La réduction des globules rouges (érythrocytes), de certaines cellules immunitaires (par exemple les lymphocytes) et des thrombocytes (plaquettes sanguines), la présence de protéine albumine permettent de déterminer si le chat est atteint de la PIF.

 « Si vous possédez plusieurs chats et que l’un d’eux développe la péritonite infectieuse féline, sachez qu’il y a de fortes chances pour que vos autres chats aient été contaminés. Rassurez-vous cependant : seul un chat sur cinq développe finalement la maladie. Enfin, sachez que la péritonite infectieuse féline ne se transmet que de félin à félin ; rappelez-vous elle n’est absolument pas transmissible à l’homme et aux autres animaux. »[4]

 

Chiffres clés : seuls 1% des chats admis en cabinets vétérinaires sont positif à la PIF.

 

VACCINS :

Il existe un vaccin contre la PIF à partir de la 16ème semaine mais celui-ci fait débat dans la profession. Demandez l’avis à votre vétérinaire.

 

TESTS :

Cependant, un test de dépistage peut être fait sur initiative du vétérinaire. Ils permettent de tester les chats et de pouvoir déterminer si le chat a été infecté par un coronavirus de la famille et donc pas pour la PIF spécifiquement.

Si le chat est négatif, il n’a pas été infecté. Mais s’il est positif, cela ne nous indique pas de quelle sorte de coronavirus il souffre.

 

SOINS :

Malheureusement, actuellement il n’existe aucun traitement. Seuls des mesures pour soulager les symptômes seront appliqués afin d’apaiser la souffrance.

Si ces mesures se révèlent inefficaces et que l’état du chat s’aggrave, une euthanasie pourra être envisagé avec le vétérinaire.

Cependant, une petite lueur d’espoir apparait. Aux Etats-Unis, un mélange entre le GS-441524 (anti-viral) et le Remdensivir (anti-viral) s’est révélé efficace contre ce virus. Il est encore au stade expérimental, voilà pourquoi les vétérinaires ne le prescrivent pas en France. Si les résultats se révèlent positifs, peut être qu’une mise sur le marché sera approuvée.

 

Plus d’informations sur le traitement :

 

·      Article : https://www.fonds-saint-bernard.com/guides-et-conseils-du-fsb/223-decouverte-d-un-traitement-anti-viral-prometteur-contre-la-pif-du-chat

 

 ·         Étude : https://journals.sagepub.com/doi/epub/10.1177/1098612X19825701